Le site de Pointe-du-Lac
Le réservoir de Pointe-du-Lac est situé à environ 100 km au nord-est de Montréal, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, à 12 km à l’ouest de Trois-Rivières. Le réservoir se présente comme une ellipse dont le grand axe est orienté NE/SO. Il s’agit d’un gisement de gaz épuisé en nappe aquifère. Il sert principalement pour le service de pointe (peak shaving). Il est raccordé par gazoduc au réseau de transport de Gazoduc TQM situé à 3 km au nord de la station de compression.
Sa nature
Le réservoir est constitué d’un sable non consolidé mis en place après l’avant-dernière période glaciaire, il y a environ 120 000 ans. Son épaisseur varie de quelques mètres à plus de 10 mètres. Il est situé à une profondeur variant entre 60 et 120 mètres seulement. La structure est causée par la présence d’un haut structural au niveau des formations géologiques du socle sur lequel s’est déposé un sable d’origine fluvio-glaciaire surmonté d’une argile imperméable qui sert de couverture. La perméabilité et la porosité exceptionnellement élevées du sable font que ce stockage est excellent pour le service de pointe.
Sa capacité quotidienne d’injection et de soutirage fait en sorte que l’on peut cycler son volume utile jusqu’à environ quatre fois dans une année. Il est reconnu comme l’un des moins profonds de tous les stockages en service. Sa faible pression à l’état naturel fait que les besoins de compression en soutirage sont élevés afin de pouvoir injecter dans le réseau gazier.
Sa coupe schématique
Voici la coupe schématique du site de Pointe-du-Lac, tel qu’il existe actuellement.
Ses capacités
À cause de ses capacités d’injection et de soutirage, le stockage est principalement utilisé pour la pointe d’hiver, mais peut également servir pour des volumes saisonniers. En voici sommairement les capacités.
Volume utile | 36 600 103m3 | 1,3 Bcf |
Débit maximal en soutirage | 1 600 103m3/j | 56,5 MMcf/j |
Débit maximal en injection | 2 400 103m3/j | 84,8 MMcf/j |
Son procédé
En raison de la faible profondeur (environ 70 m) du stockage, la pression dans le réservoir est faible (740 à 250 kPa) et notablement inférieure à celle du gazoduc de transport auquel il est raccordé (7 000 kPa). Il en résulte qu’à l’inverse de la plupart des sites de stockage exploités dans le monde, le gaz doit être comprimé lors du soutirage et, à l’inverse, détendu avant d’être injecté dans le réservoir.
L’injection débute avec une filtration et un réchauffage du gaz. Par la suite, le gaz est détendu une première fois à 1 500 kPa pour alimenter le réseau de collecte. Il est détendu une deuxième fois à chaque puits avant l’injection dans le gisement.
Au soutirage, l’eau libre entraînée est séparée du gaz par un unité de séparation à chaque puits. Le gaz humide provenant des puits est acheminé à la station et comprimé par quatre unités de compression, puis déshydraté pour être envoyé sur le réseau gazier.